Mes vœux au petit monde de l’intelligence économique

Depuis cet automne, l’IE polémique… mais un peu plus que d’ordinaire. Cela commença autour du billet de Guillaume Payre, publié en novembre, en réaction au témoignage télévisé d’un jeune diplômé en IE : L’intelligence économique, une fumisterie intellectuelle et secte académique qui mène au chômage. Bien que contenant plus d’amertume et de colère que d’arguments, il a suscité, à ma grande surprise, de nombreuses réactions. Discréditant son auteur, qui s’est acharné à justifier maladroitement l’inutilité de former des étudiants en IE en France, cet article a également a porté un coup – volontaire ou non – à la réputation du Master IE de Lyon III, dont sortait le témoin de l’émission.

Quelques jours plus tard, la publication de la Cartographie des acteurs de l’IE du MISTE (Master Intelligence Scientifique, Technique et Technologique de l’ESIEE) remue le couteau dans la plaie. Largement critiquée pour ses méthodes d’analyse, notamment sur les blog Actulligence (Cartographie de l’intelligence économique du MISTE : WTF ?) et Demain La Veille (Cartographie MISTEere de l’intelligence économique ou l’art de la gonfluence), ainsi que sur Twitter au moment même de sa diffusion, elle remet  [...]

DIIE. “Signal faible”: 766 300 € d’autorisations d’engagement

Remarques : La publication du dossier sur la DIIE va être suspendue. Plusieurs PPIE ont été mises en place entre 1995 à 2010 au sein de divers ministères et services de l’administration. Malgré l’excellence de deux thèses qui font état de la PPIE (cf. Hélene MASSON, 2001, frstrategie.org et Xavier LEONETI, 2008, école des officier de la gendarmerie nationale) je suis confronté à un puit sans fonds. Un des objectifs de l’Association du Comptoir de l’Intelligence Économique est la recherche en IE. Ayant le souci de l’exhaustivité, ce n’est qu’après plus de travail de compilation et d’analyse, que seront publiés des articles sur la PPIE. Concernant la note ici présente, faute d’éléments, elle ne devait pas faire partie du dossier.

Toutefois, paru au journal officiel du 17 juillet 2010, un décret fait état du budget de la DIIE. Il était urgent de le publier ! Un détail, mais elle donne une réponse à la question posée dans l’article DIIE II, partie « 2009 à ??? ». Étaient alors mis en parallèle la déclaration de O. BUQUEN – tout était à créer – et l’acquisition des services du [...]

La Délégation Interministérielle à l’Intelligence Économique (II)

Le deuxième volet du dossier sur la Délégation Interministérielle à l’Intelligence Economique (DIIE) porte sur la nouvelle posture de la Politique Publique d’Intelligence Économique (PPIE), sur le plan d’actions et le point de vue de certains pairs de l’IE. Le grand changement que nous percevons est que l’objectif premier de la PPIE n’est plus la synthèse de l’information rassemblée par les différents services, mais de préserver l’emploi et la compétitivité des entreprises. Il est donc présentement question de mettre à plat la mission du DIIE, mais aussi de se pencher sur les actions prioritaires et/ou globales définies par O. BUQUEN pour atteindre ses objectifs.

1. ENVIRONNEMENT IE : RENCONTRES ET AUDIT

Au cours des 5 premiers mois, O. BUQUEN va se “mettre dans le bain”, en multipliant rencontres et entretiens. Il lui est alors possible de définir une vision politique et un certain nombre de dossiers. « Nous avons commencé, en version start-up, le 15 octobre. J’avais une secrétaire, le téléphone et l’ordinateur n’étaient pas branchés. Tout était à créer. Dans un vieux réflexe de business, avant de [...]

La Délégation Interministérielle à l’Intelligence Économique (I)

Il y a un mois l’Association du Comptoir de l’Intelligence Économique sollicitait un entretien auprès d’Olivier Buquen. La réponse fut la suivante : « nous n’avons pas de poste à pourvoir ». M. Buquen, toute l’équipe de l’Association vous remercie pour votre réponse. Nous souhaitions et nous continuons de souhaiter un entretien avec la Délégation Interministérielle à l’Intelligence Économique, notamment pour parler de la Politique Publique d’Intelligence Économique.

Vaste sujet pour une maigre réalité. Voilà ce qui caractérise la Politique Publique d’Intelligence Économique (PPIE), qui de 1988 à 2010 a connu un chemin très sinueux. En 1995 le Comité pour la Compétitivité et la Sécurité Économique (CCSE) a cristallisé la guerre des écoles de l’IE (renseignement économique pour les grands comptes contre sources ouvertes généralisées). De 1997 à 2002 la PPIE a été à la limite de « l’extermination étymologique » avec le Programme d’action gouvernemental sur la société de l’information (PAGSI). Enfin, suite à la parution du rapport Carayon, la création du HRIE et du dernier pilote en date de la PPIE : la Délégation Interministérielle à l’Intelligence Économique. Tout au long de cette période [...]

Plaidoyer pour une intelligence économique européenne

On observe jour après jour les difficultés de l’Union européenne à gagner des nouveaux marchés. Et ce ne sont pas les entreprises qui doivent être blâmées mais bel et bien les structures gouvernementales européennes qui, dépourvues de stratégies coordonnées, ne peuvent aider nos fleurons industriels européens.

            Les derniers échecs européens sont flagrants : les avions ravitailleurs ; l’A-400M ; l’eurofighter. Autant de cas où les Européens ne savent pas se coordonner pour gagner des marchés qui pourraient profiter à tous.

            Rappelons à ce titre ce que Jean-François Susbielle écrivait dans son livre Le déclin de l’empire européen[1] :

« L’Union européenne a profondément transformé les Etats membres en imprimant sa marque dans tous les secteurs de l’économie et de la vie quotidienne. Et pourtant, nous sommes encore loin des Etats-Unis d’Europe. »

« L’Union européenne est incapable de parler d’une seule voix sur la scène internationale, car la diplomatie et la politique de sécurité sont du ressort du Conseil, fort de ses 27 membres et bien incapable de définir une position commune. »

« Alors que la planète est partagée en sept royaumes combattants (USA ; Chine ; UE ; Inde ; Japon ; Russie ; Brésil), seule [...]

La LOPPSI 2 en question : le cas de la cybercriminalité appliquée à la pédopornographie

Le projet de Loi d’Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure a été adopté en première lecture par 312 voix contre 214 par l’Assemblée Nationale le 16 février dernier.

La LOPPSI, projet ambitieux destiné à moderniser la sécurité intérieure, contient plusieurs volets, et chacun mérite que l’on s’y attarde.

Nous nous focaliserons aujourd’hui sur le volet de la sécurité sur internet, et plus particulièrement sur les mesures destinées à la lutte contre la pédopornographie. Si personne n’est contre le principe de cette lutte, ces mesures sont aujourd’hui sujettes à de nombreuses controverses quant à leur utilité voir leur dangerosité.

L’article 4 de la LOPPSI prévoit une obligation de moyen des fournisseurs d’accès à internet de bloquer, à l’aide de moyens technologiques, l’accès à des sites proposant des images et des représentations de mineurs à caractère pornographique. Cette décision ne pourra être prise qu’avec l’aval du juge d’instruction (Institution apparemment vouée à disparaître…), suite à une requête du Ministère de l’Intérieur. Le gouvernement veut, en d’autres termes, mettre en place à l’échelle nationale un [...]