Le smart power américain, une certaine idée du pouvoir de l’intelligence

Ce billet n’a pas vocation à énumérer et catégoriser les différents corps gouvernementaux et autres entités formant le socle tangible d’une stratégie d’intelligence économique mais examine les fondements culturels à un smart power américain ainsi que les enjeux qu’il présente pour l’Europe.

// De la ruse mais pas que.

La traduction littérale que l’on peut faire du terme smart renvoie directement à l’attitude de ruse et de débrouillardise que toute personne ou entité devrait adopter pour pratiquer une stratégie d’intelligence économique. Mais le concept ne s’arrête pas là. Au-delà de la ruse, c’est tout le savoir, l’expérience et l’habileté qu’une entité peut combiner pour mettre en branle des stratégies concertées et efficaces de résolution de problèmes – qu’ils soient politiques, scientifiques, géopolitiques, environnementaux ou encore sociologiques. Plus qu’un pouvoir de l’intelligence, l’on pourrait donc entendre par smart power : le pouvoir discret d’une sage intelligence dotée d’un entregent humblement avisé.

// La bonne combinaison, au bon moment.

C’est du moins comme cela qu’Hillary Clinton a défini le smart power américain lors de son audition de confirmation devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat le [...]

Influence culturelle : Exemples d’utilisation du sport dans la diplomatie américaine

Très tôt, les Etats-Unis utilisent le sport comme arme diplomatique ou comme vecteur de propagande dans le pur esprit de ce qu’on appellera plus tard le « soft power ». Dès 1919, ils organisent les Jeux interalliés à Paris. Ces Jeux n’ont pas pour but de remplacer les Jeux Olympiques de 1916, annulés pour cause de guerre mondiale. Ils ne concernent que les soldats alliés et visent à diffuser « de la culture sportive et des valeurs américaines en direction des alliés » (1).

En 1936, ils sont sur le point de boycotter les Jeux et il faudra toute l’ingéniosité de la propagande nazie pour les convaincre de venir. En 1980, ils ne se rendent pas à Moscou, officiellement pour protester contre l’invasion de l’Afghanistan par les troupes soviétiques. En fait, en difficulté sur le plan intérieur et extérieur, les Américains ont utilisé ce boycott pour réaffirmer leur puissance et leur influence.

L’utilisation politique du sport dans les relations internationales par les Etats-Unis ne se limite toutefois pas aux Jeux Olympiques. Revenons sur deux illustrations : la diplomatie du ping-pong et la diplomatie [...]

« Penser ses plaies » : Haïti ou l’intelligence humanitaire à l’épreuve

Un mois après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, l’aide à la population et la reconstruction d’Haïti ont peine à s’organiser. Ports, routes et voies de communication sont en grande partie détruits ralentissant considérablement l’acheminement des vivres à l’intérieur des terres. Cet événement soulève la question de l’organisation de l’aide et la reconstruction d’un pays anéanti par une catastrophe naturelle et humanitaire, dans notre cas un tremblement de terre. 

L’intelligence économique est un outil de compréhension de l’environnement, de récolte et d’analyse de l’information stratégique afin de réduire le risque lié à une prise de décision. En ce sens, l’intelligence économique peut être utile en cas de crise humanitaire dans la mesure où il est essentiel de préparer une stratégie et d’organiser le déploiement de l’aide. Ce billet a pour objectif, à travers les événements d’Haïti, d’appliquer la notion de l’intelligence économique aux situations de crise humanitaire et de tenter de dresser une définition de l’intelligence humanitaire comme nouveau territoire de l’intelligence économique. L’on s’attardera notamment sur les logiques d’intelligence collective de construction [...]

Le prix Nobel de la Paix à Obama!

Le 09 octobre 2009, le prix Nobel de la paix a été attribué au président américain Barack Obama pour « ses efforts extraordinaires en faveur du renforcement de la diplomatie et de la coopération internationales entre les peuples » selon le jury de l’institution norvégienne. Le Comité a également retenu les efforts de Barack Obama en faveur de la non-prolifération nucléaire. Cette attribution a (agréablement) surpris le monde entier même si, historiquement, le Nobel a déjà donné son prix de la paix pour encourager des initiatives plutôt que de récompenser des actions et des résultats concrets.

Rappelons que le Comité norvégien du Nobel de la Paix retient d’abord environ 200 candidatures parmi des milliers proposées par :

les institutions politiques : assemblées nationales et gouvernements les recteurs d’universités et les professeurs en sciences sociales, en histoire, en droit, en  philosophie et théologie les directeurs de think tanks en relations internationales et en peace research les anciens prix Nobel, les anciens membres du Comité…

Les cinq jurés du Comité du Nobel de la paix sont tous d’anciens ou d’actuels hommes et femmes politiques norvégiens.

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