Coupe du Monde de football 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar : l’art du sportivement correct

Le 02 décembre 2010, la FIFA (Fédération Internationale de Football Association) a attribué les éditions 2018 et 2022 de la Coupe du monde de football à la Russie et au Qatar. Pour la première fois de son histoire, l’un des événements sportifs les plus importants de la planète va se dérouler en terre slave et au Moyen Orient.

La FIFA poursuit soi-disant son ouverture sur le monde…

Evidemment, le choix de la Russie et du Qatar est plutôt surprenant, particulièrement devant les mastodontes que représentaient les candidatures américaine et australienne pour 2022 ; anglaises ou encore belgo-hollandaise pour 2018[1]. En effet, le pari n’était pas gagné pour ces deux nations. Dans les deux cas, les dossiers techniques étaient loin d’être convaincants.

Pour la Russie, qui accueillera en 2014 les Jeux Olympiques d’hiver à Sotchi et les Mondiaux d’athlétisme en 2013, tout reste à faire : 3 stades à rénover et 13 à construire pour un coût total d’au moins 4 milliards d’euros. On ne parle même pas des investissements à effectuer en termes d’infrastructures – et notamment pour les réseaux de transports – qui se chiffrent à [...]

L’équilibre de la terreur : on recommence !

Laissons de côté quelques instants l’actualité de la « guerre des monnaies » pour nous pencher sur quelques éléments de perspectives géoéconomiques. Un nouvel équilibre semble se dessiner, équilibre dans lequel l’Union Européenne si elle ne prend pas garde pourrait ne pas trouver sa place.

Joseph Nye évoque les futures relations économiques entre les Etats-Unis et la Chine en faisant une analogie avec l’équilibre lors de la Guerre Froide. Il parle d’« équilibre financier de la terreur »[1]. Son analyse repose sur l’idée que, s’ils sont en compétition, les deux pays sont également interdépendants : si les Etats-Unis ont besoin des capacités de financement chinoises, Pékin l’est tout autant vis-à-vis de la croissance américaine qui reste l’un de ces principaux débouchés, ce à quoi l’on peut ajouter une certaine dépendance vis-à-vis de la capacité américaine à payer les intérêts de la dette. Une vente des bons du trésor américain entraînerait par exemple une hausse des taxes sur les produits chinois. Si les deux puissances peuvent se détruire l’une l’autre, elles n’en sont pas moins interdépendantes. L’avenir proche pourrait voir se développer un équilibre géoéconomique entre ces deux grandes puissances. Cet [...]

Le soft power chinois : deux milliards d’euros pour la Culture

Metis-ACIE vous propose une traduction de l’article « Soft power receives funding injection » écrit par Priscilla Jiao et paru le 25 mai 2010 dans le South China Moring Post en édition anglaise.

Cette traduction s’inscrit en outre dans la lignée de précédents articles visant à traiter la question du soft, hard et smart power :

« Le smart power américain, une certaine idée du pouvoir de l’intelligence » ;  par  S. Wilain de Leymarie pour Métis-ACIE paru le 18 mai 2010 « Influence culturelle : Exemples d’utilisation du sport dans la diplomatie américaine » ;  par C. Legouteil  pour Métis-ACIE paru le 26 février 2010

 « Soft power receives funding injection » – « Le soft power reçoit une injection de financement »

Un fonds de 20 milliards de yuans (2.364 milliards d’euros) pour l’industrie culturelle, soutenue par l’une des plus importantes agences de planification économique, va aider à promouvoir le prétendu « soft power » sur le continent chinois ont déclaré des industriels.

M. Wu Zhong, sous-directeur du Département de Publicité du Parti, a déclaré que les plans pour le fonds, annoncés ce mois-ci à Shenzen, ont été [...]

La compétitivité stratégique de la France au XXIème siècle

Tel était le thème du colloque organisé à l’Ecole Militaire le 26 mai dernier par trois prestigieuses écoles, le CID (Collège Interarmées de Défense), l’ENA (Ecole Nationale d’Administration) et HEC (Hautes Etudes Commerciales) qui représentent d’une certaine manière la puissance intellectuelle de la France mettant en synergie trois forces, facteurs de puissances, militaire (CID), étatique (ENA) et commerciale (HEC).

La puissance est évidemment facteur de compétitivité et la réciproque est également vraie. Ainsi, fallait-il parler de la notion de puissance pour une première table ronde. Trois intervenants venant de différentes sphères ont pris successivement la parole : pour la sphère académique, François Géré, président fondateur de l’Institut Français d’Analyse Stratégique (IFAS) ; pour la sphère militaire, l’Amiral Thierry d’Arbonneau, directeur de la protection du patrimoine et des personnes chez Areva ; pour la sphère parlementaire, le député (Nouveau Centre) Philippe Folliot, auteur de France-Sur-Mer, un empire oublié.

François Géré nous a livré des concepts théoriques sur la notion de puissance et une typologie des puissances étatiques qui mérite d’être évoquée. Il les distingue en deux catégories formées elles-mêmes de sous divisions. Il y a les puissances de statu [...]

Le smart power américain, une certaine idée du pouvoir de l’intelligence

Ce billet n’a pas vocation à énumérer et catégoriser les différents corps gouvernementaux et autres entités formant le socle tangible d’une stratégie d’intelligence économique mais examine les fondements culturels à un smart power américain ainsi que les enjeux qu’il présente pour l’Europe.

// De la ruse mais pas que.

La traduction littérale que l’on peut faire du terme smart renvoie directement à l’attitude de ruse et de débrouillardise que toute personne ou entité devrait adopter pour pratiquer une stratégie d’intelligence économique. Mais le concept ne s’arrête pas là. Au-delà de la ruse, c’est tout le savoir, l’expérience et l’habileté qu’une entité peut combiner pour mettre en branle des stratégies concertées et efficaces de résolution de problèmes – qu’ils soient politiques, scientifiques, géopolitiques, environnementaux ou encore sociologiques. Plus qu’un pouvoir de l’intelligence, l’on pourrait donc entendre par smart power : le pouvoir discret d’une sage intelligence dotée d’un entregent humblement avisé.

// La bonne combinaison, au bon moment.

C’est du moins comme cela qu’Hillary Clinton a défini le smart power américain lors de son audition de confirmation devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat le [...]

Palmarès des Think tanks les plus influents dans le monde

Fin janvier 2010 a été publié le troisième classement annuel des think tanks les plus influents dans le monde. Cette publication est l’œuvre du directeur du programme « Think tanks and civil societies » de l’université de Pennsylvanie, James G. Mc Gann.

Selon ce dernier, les think tanks sont tournés vers  la recherche en politiques publiques, ce sont des institutions d’analyse et engagées qui donnent des orientations stratégiques,  qui font des analyses et donnent des conseils sur les questions intérieures et internationales  ce qui permet, en retour, à la fois aux décideurs et au grand public de prendre des décisions éclairées sur les questions de politique publique.

Selon cette étude on compte de par le monde plus de 6300 think tanks répartis dans 163 pays.  L’Amérique du Nord en rassemble 30%, l’Europe occidentale 28%, et l’Asie 19%. Viennent ensuite l’Amérique latine (10%), l’Europe de l’Est (9%), l’Afrique (8%), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (4%), puis l’Océanie (1%).

En France, les centres présents dans le classement sont l’Institut français des Relations Internationales (IFRI), fondé et dirigé par Thierry de [...]