Revue de presse de l’IE : mois de février 2011

Presse Océan : 1er février 2011

« Peggy Chapas, du cabinet CIC, est agent de recherches privées à Nantes. Elle exprime les craintes de la profession sur le projet de loi sur la sécurité intérieure (LOPPSI II). « Nous craignons que le marché de l’intelligence économique nous échappe pour être réservé aux entreprises spécialisées. Aujourd’hui notre profession, qui est réglementée, a bien évolué. Il ne faut pas cantonner le privé aux filatures pour adultères. Nous travaillons pour les avocats, les notaires, les entreprises. Quand on travaille sur des détournements de clientèles ou de la concurrence déloyale, nous faisons de l’intelligence économique. Nous voulons plus de facilités pour faire notre métier. Et la loi LOPPSI II risque d’être encore plus contraignante pour nous. Le syndicat national des agents de recherches privées réunit la profession sur ce thème jeudi au Novotel Nantes centre ». »

Le Monde : 1er février 2011

« Espionnage industriel : la tentation sécuritaire »

 

« Le risque de malveillance est élevé : lors d’une enquête réalisée en 2009 par le cabinet Pricewaterhouse Coopers, une entreprise européenne sur quatre déclarait avoir été victime d’une fraude au cours de l’année écoulée, et plus d’une fois sur deux celle-ci impliquait des salariés.

Le Financial Times observait le 12 janvier que  » la plus grande vulnérabilité de la plupart des entreprises, comme l’affaire Renault semble le montrer, est leur propre personnel « . Elles ne doivent donc pas se protéger seulement des prédateurs externes – le plus souvent d’autres entreprises -, mais aussi de leurs propres collaborateurs qui pourraient accepter non seulement d’être corrompus, mais aussi de corrompre. »

« Les spécialistes en intelligence économique montrent que le travail de renseignement mené à cette fin, s’il ne relève pas de l’espionnage proprement dit, recourt trop souvent à des manipulations ou à des mensonges. La gestion des ressources humaines et le management doivent donc édicter et diffuser des règles déontologiques claires et réalistes, informer sur les risques encourus au plan pénal en cas de faute, intégrer des cas  » éthiques  » aux formations, etc. »

L’entreprise : 1er février 2011

« L’espionnage, un business! »

 

« Le patron de la Délégation interministérielle à l’intelligence économique (D2IE), Olivier Buquen, estime à6 000 par an le nombre d’affaires d’espionnage industriel en France. « Un chiffre réaliste », confirme Bertrand Terreux, expert en veille économique pour les PME. »

« Le cadre législatif et réglementaire n’est pas assez protecteur. « A tel point qu’on voit des grosses sociétés faire signer à leurs salariés des contrats de travail américains pour mieux se protéger contre le vol d’informations », confie-t-on à Bercy. Un texte de loi devrait sortir en 2011 pour créer une incrimination pénale d’ »atteinte au secret des affaires », histoire de dissuader les collaborateurs indélicats. Par ailleurs, un groupe de travail associant plusieurs ministères et les organisations patronales (CGPME, Medef, Afep, CCI, etc.) réfléchit à la création d’un marquage « confidentiel entreprise » que les dirigeants pourraient apposer sur leurs informations stratégiques. En préparation également, un outil pratique, développé par la D2IE, qui permettra aux entreprises de mesurer leur vulnérabilité aux risques. »

Aujourd’hui en France : 1er février 2011

« Des agents secrets déguisés en stagiaires d’entreprises »

 

« Quand des cadres partent en mission en Chine, on leur conseille de ne pas se confier à la première demoiselle venue, raconte Franck Decloquement. S’ils sont mariés, on les alerte encore plus. » Car des photos ou des films compromettants peuvent être utilisés contre eux.Un chercheur coopératif. « C’est arrivé à un chercheur français d’un grand groupe pharmaceutique, complète un conseiller en intelligence économique. Quand on lui a montré le film enregistré la nuit précédente dans sa chambre d’hôtel… il s’est montré très coopératif. »

« Via des cabinets de recrutement, des groupes chinois peuvent approcher des cadres en leur faisant miroiter un travail avec un meilleur salaire, détaille le spécialiste, Emmanuel Lehmann. On les fait venir, parler en détail de leurs jobs… Puis l’offre ne débouche jamais sur rien. »

« Ils seraient entre 20 000 – sources françaises – et 30 000 – sources chinoises – à étudier en France. Et nombre d’entre eux font des stages. « Ils ne sont pas tous espions, mais leur nombre doit nous inciter à être prudent, estime Peer de Jong. Et à mettre en place des systèmes de préservation du secret »

Libération.fr : 2 février 2011

« Espionnage chez Renault : le dossier fragilisé »

 

« Hier soir, le patron du cabinet d’intelligence économique Geos, dont le constructeur avait requis les services, a indiqué qu’un de ses enquêteurs avait été contraint de démissionner, faisant suite à une information du Canard enchaîné. Selon l’hebdomadaire, cet ancien para a accepté, contre l’avis de sa hiérarchie, d’organiser l’enquête privée qui a abouti au licenciement de trois cadres supérieurs de Renault en charge du projet sensible de voiture électrique. Cet agent aurait facturé 100 000 euros une enquête effectuée par des «petites mains» recrutées «directement par Renault». Mais les conclusions de ce rapport ne s’appuieraient, selon le Canard, sur aucune «pièce justificative présentable». Ce qui expliquerait pourquoi Renault a refusé de présenter cette enquête à la DCRI (le contre-espionnage), en charge de l’enquête judiciaire depuis la plainte contre X déposée par le constructeur. Un mutisme d’autant plus troublant que le patron du groupe, Carlos Ghosn, avait assuré sur TF1 disposer de preuves «multiples». »

Le Point.fr : 2 février 2011

« L’un des mis en cause va porter plainte pour « entrave à la justice » »

 

« L’un des trois cadres licenciés de Renault mis en cause dans l’affaire d’espionnage présumé qui secoue le groupe automobile, Matthieu Tennenbaum, va déposer plainte contre X pour « entrave à la justice », a déclaré mercredi son avocat, Thibault de Montbrial. « M. Tennenbaum va déposer plainte après des informations de presse montrant que les membres du service de sécurité de Renault ont refusé de dévoiler leurs sources à la justice », a-t-il expliqué. En outre, « Renault a transmis des informations recueillies sur des éléments transmis verbalement », a-t-il ajouté. Enfin, « la société a organisé des coupe-circuits » avec l’intervention d’un prestataire extérieur en Algérie, selon Me de Montbrial. »

« Pour Le Canard enchaîné, Renault manque de preuves écrites tangibles pour étayer les accusations d’espionnage contre trois de ses ex-salariés. Les informations transmises au cours de l’enquête interne l’auraient été « sans la moindre pièce justificative ‘présentable’ », avance l’hebdomadaire satirique, « d’où le vide abyssal du dossier de plainte déposé par Renault ». »

Maghreb Confidentiel : 3 février 2011

« Chargé de booster les exportations agroalimentaires du royaume, l’Etablissement autonome de contrôle et de coordination des exportations (EACCE, dépendant du ministère de l’agriculture et dirigé depuis un an par Aballah Janati) vient de charger les cabinets Valyans et Global Intelligence Partners (GIP) de « redéfinir » sa stratégie d’export. Les deux firmes marocaines de conseil vont notamment mettre en place des outils de veille concurrentielle sur les marchés étrangers. Les exportations agroalimentaires, qui pèsent déjà pour près de 20% des exportations du royaume, sont une priorité du ministre de l’agriculture Aziz Akhannouch. Le plan « Maroc Vert », sa feuille de route élaborée par le cabinet américain McKinsey, prévoit de les doubler, voire de les tripler d’ici 2020. Ambitieux…

Spécialisé dans l’intelligence économique, GIP est dirigé par Abdelmalek Alaoui. Fils de Moulay Ahmed Alaoui (qui a été ministre d’Etat sous Hassan II), il préside la section marocaine du Forum francophone des affaires. Valyans, fondé par Mohcine Jazouli, est l’un des cabinets « chouchous » de l’Etat marocain… et d’Akhannouch. »

Les Echos.fr : 3 février 2011

« Le parquet de Paris demande l’aide de Berne et du Liechtenstein »

 

« Il faut tenir. » Dans l’entourage de Renault, on assure « avoir des éléments » pour étayer les soupçons d’espionnage industriel qui ont amené le constructeur à licencier pour faute grave trois de ses hauts cadres. Mais pour l’heure, les preuves formelles ne semblent pas au rendez-vous. Afin d’y voir plus clair, le parquet vient de lancer deux demandes d’entraide judiciaire à Berne et au Liechtenstein. Le but est d’obtenir des informations sur des comptes bancaires supposés avoir été alimentés par les pots-de-vin versés en échange de renseignements sur la voiture électrique. « Il y en a pour trois semaines », affirme-t-on de source proche du dossier.

En attendant, la défense de Renault est à la peine. La façon dont le groupe a mené son enquête se dessine et pose problème. Pour établir la culpabilité de ses cadres, Renault a, semble-t-il, eu recours aux services de Michel Luc, un salarié de Geos, un groupe spécialisé dans la sécurité et l’intelligence économique. Et, selon « Le Canard enchaîné », celui-ci n’aurait pas respecté toutes les règles. Cet homme aurait, en particulier, mis en relation Renault et des personnes disposant d’informations sur « des noms de banques, des numéros de comptes » qui auraient permis de convaincre le constructeur automobile qu’il était confronté à un cas d’espionnage industriel.

Si l’enquête de la DCRI confirme ces éléments, cela pourrait avoir de lourdes conséquences pour Renault, y compris d’un point de vue pénal : l’achat de renseignements bancaires est en effet illégal. Le constructeur pourrait donc avoir choisi de taire les éléments dont il dispose, en attendant que l’enquête judiciaire aboutisse au même résultat mais de manière légale.

Dès mardi, Geos s’est en tous les cas désolidarisé de son salarié. Il « a pris l’initiative, à titre personnel et sans en référer à sa hiérarchie, de servir d’intermédiaire entre ses contacts chez Renault et un tiers investigateur », a confirmé la direction de Geos. Michel Luc a démissionné dans la foulée.

Alors, pour l’instant, du côté de Renault, « le dossier est d’un vide abyssal », croit savoir « Le Canard enchaîné ». Les informations transmises l’auraient été « sans la moindre pièce justificative « présentable »». « Faites-nous un peu confiance ! Nous ne sommes pas des amateurs », a plaidé dans « L’Express » Carlos Ghosn, le patron de Renault. »

Intelligence Online : 3 février 2011

« Nardello & Co., le cabinet d’enquête fondé en 2006 par l’ex-procureur américain Daniel Nardello, vient de se doter d’un département Afrique, dirigé par l’avocate Sophie Lamont, passée par Norton Rose. Seule une poignée de cabinets d’intelligence économique londoniens sont présents en Afrique. Parmi les plus actifs : Control Risks, Pasco Risk et Good Governance Group du Sud-Africain Andre Pienaar. »

Intelligence Online : 3 février 2011

« RISC, le cabinet d’intelligence économique londonien disposant d’une large clientèle russe, vient d’étoffer son équipe en recrutant plusieurs enquêteurs, dont Nicola French, qui a passé quatre ans au sein de la City of London Police. Le groupe, qui fournit des services d’enquête et de protection à plusieurs grandes fortunes établies à Londres, s’est également doté d’un directeur commercial spécialisé dans les milliardaires, Martin Chard. »

Intelligence Online : 3 février 2011

« Michel Campioni, secrétaire général de Geos depuis le début de l’année dernière, a quitté le groupe. Il est remplacé par Christophe Dantoine, directeur des participations du fonds d’investissements Halisol, aujourd’hui principal actionnaire de Geos. Depuis la fin 2010, Christophe Dantoine était conseiller spécial du directoire du groupe, présidé par le général Jean Heinrich. Cette nomination confirme la volonté d’Halisol, dirigé par Laurent Lafond, de reprendre la gestion de la société en mains. Depuis deux ans, des désaccords stratégiques opposaient Halisol à la holding Continental Risk de Guillaume Verspieren (). Longtemps premier actionnaire de Geos, Continental Risk a récemment réduit sa participation au profit d’Halisol, selon les termes du pacte d’actionnaires qui lie les deux fonds. »

Intelligence Online : 3 février 2011

 « Le bureau parisien de Kroll recrute actuellement un Managing Director pour développer ses services d’investigation financière. Désormais filiale d’Altegrity, Kroll a déjà mis en place une équipe dédiée à cette activité au sein de ses antennes à New York et Dubaï, et veut se renforcer sur ce créneau, qui fut longtemps le point fort du cabinet. A Paris, Kroll a approché plusieurs journalistes d’investigation économique ainsi que des consultants, mais aucun recrutement définitif n’a encore été effectué. 

Le futur responsable officiera aux côtés de l’ancien sous-préfet Béchir Mana, basé à Paris et Senior Managing Director de Kroll pour l’Europe et le Moyen-Orient. Ancien adjoint au haut responsable à l’intelligence économique Alain Juillet, Mana travaille pour Kroll depuis novembre 2007 (). Il a été en poste à Londres avant d’être nommé à Paris.

Par ce recrutement, Kroll veut doper son activité d’enquête financière en France, en sommeil depuis le départ d’Hervé Zany en 2008. Celui-ci dirige désormais l’antenne parisienne du cabinet franco-belge FIP International SA, et reste très actif sur ce créneau. Il est également le premier vice-président de la petite branche française de la puissante Association of Certified Fraud Examiners (ACFE), qui rassemble tous les spécialistes de la lutte contre la fraude. »

Intelligence Online : 3 février 2011

« Objet de centaine de plaintes pour avoir ignoré les dangers de son coupe-faim Mediator, le laboratoire pharmaceutique Servier, très soucieux de sa sécurité, a été un client important pour les sociétés françaises d’intelligence économique

En 1995, lorsque l’étude de l’épidémiologue Lucien Abenhaim conduit à l’interdiction d’un autre coupe-faim commercialisé par Servier, l’Isoméride, le laboratoire a mandaté plusieurs cabinets d’intelligence économique pour déterminer si des laboratoires concurrents n’avaient pas manipulé l’étude. Parmi les consultants qui ont travaillé sur cette affaire figure Isis, la première société de Claude Thévenet, longtemps spécialiste du terrorisme à la DST avant de se reconvertir dans l’intelligence économique au début des années 90.

Le groupe Geos a également beaucoup travaillé pour Servier. Depuis trois ans, Geos France assure la protection du PDG et fondateur Jacques Servier, ainsi que de sa famille. Geos Business Intelligence, la filiale intelligence économique du groupe, dispose aussi de contrats réguliers avec le laboratoire. »

La Montagne : 4 février 2011

« Le capitaine Jean Montal, chef du bureau emploi renseignement en Auvergne, est le référent en terme d’intelligence économique en région. « Au vu de ce qui existe dans les entreprises, notre rôle est d’informer dans un premier temps sur les risques encourus et sur les dispositifs à mettre en place. Nous suivons un peu plus de 150 entreprises auvergnates sensibles. Notre rôle est également de mettre à jour ce répertoire régulièrement en détectant les nouvelles sociétés qui pourraient être victimes d’espionnage. »

Des fonctionnaires de la Direction départementale du renseignement intérieur (DDRI), des douanes, de la Direction de la protection et de la sécurité de la défense (DPSD) et du Service régional de la police judiciaire (SRPJ) forment un groupe qui se réunit six fois par an sur le sujet. « Nous proposons aux chefs d’entreprise des diagnostics de vulnérabilité. L’objectif : permettre de détecter les points faibles en terme de systèmes informatiques, de réseau et notamment de Wi-Fi, de tout ce qui peut entraîner des pertes préjudiciables, ajoute le gendarme. Les conséquences pour une entreprise victime d’espionnage industriel peuvent être considérables. »

Aujourd’hui en France : 5 février 2011

« C’est une technique que l’on apprend dans les écoles de renseignement. Elle peut s’appeler « l’auto-flingage. » Ou tout simplement « la déstabilisation ». Elle consiste, pour une entreprise dans un contexte hyper-concurrentiel, à jeter le trouble sur des employés d’une société concurrente… pour pousser celle-ci à s’en séparer. Alors que les cadres n’ont rien à se reprocher. « Ce type d’opération a pu être menée chez Renault, analyse Stéphane Werbourck, expert en intelligence économique dans un grand groupe industriel français. La lettre anonyme dénonçant les trois cadres a pu être écrite par un groupe concurrent. » Une missive envoyée dans le contexte tendu lié aux recherches sur les batteries des futures voitures électriques, destinée à effrayer Renault.

« Dans le cas de Renault, les preuves semblent manquer sur la trahison de ses cadres, poursuit l’expert, car la médiatisation de l’affaire les a empêchés de finir leurs investigations. » Mais le groupe a perdu trois cadres irremplaçables. « S’il y a une autre entreprise derrière tout ça, elle a donc gagné », conclut Stéphane Werbourck. »

Les Echos.fr : 8 février 2011

« Dauphine lance une chaire consacrée à l’intelligence économique »

 

« L’intelligence économique fait partie des préoccupations montantes pour les entreprises et les pouvoirs publics. L’université Paris-Dauphine a choisi de s’emparer de la question, en créant une chaire « Intelligence économique et stratégie des organisations », avec le concours de la Fondation Dauphine et de trois grands groupes : Sanofi, Sogeti et Total. Alors qu’on a encore tendance à ne voir dans l’IE qu’une affaire de détectives privés ou de services secrets, la chaire entend au contraire contribuer à « élargir son champ à la stratégie et au management ». Elle vise en particulier à sensibiliser les managers, et notamment les futurs diplômés, aux différents aspects et aux enjeux de l’IE. Au programme également, des travaux de recherche, ainsi que la construction d’un ensemble de savoirs et de méthodes applicables au sein des organisations. Dirigée par Stéphanie Dameron, professeur à Dauphine, la nouvelle chaire a été lancée officiellement hier. »

Le Télégramme : 12 février 2011

« Délégué interministériel à l’intelligence économique, le Breton, Olivier Buquen, défend la compétitivité des entreprises françaises en les informant et en les protégeant des attaques extérieures.

En nommant un ancien banquier et chef d’entreprise «délégué à l’intelligence économique», l’État se serait-il doté d’un «super-espion» au profit des entreprises françaises? «Pas du tout, explique Olivier Buquen, les services n’utilisent jamais de moyens illégaux. Nous ne faisons pas d’espionnage. 

Nous collectons des informations clefs, sur Internet ou via les réseaux. Ces informations facilitent la prise de décision de l’État en matière économique. Elles permettent aussi de soutenir la compétitivité des entreprises et des centres de recherche dans un contexte d’économie mondialisée. Nos objectifs sont la croissance et les emplois». Olivier Buquen veille aussi à la protection du patrimoine économique, notamment des brevets, contre les attaques extérieures. Le délégué interministériel pilote la formation des entreprises (70.000 personnes en 2010) aux risques de piratage. «Ça tient souvent du simple bon sens: ne pas emporter à l’étranger un ordinateur qui renferme cinq ans de travail, ne pas parler de sujets confidentiels dans l’avion…». À l’en croire, Les entreprises n’imaginent pas toujours la diversité des risques: «Le jeune qui publie son rapport de stage avec des données secrètes sur internet; les membres d’une délégation étrangère en visite qui trempent leur cravate dans un liquide chimique pour en récupérer la formule…» 5.000 «incidents» ont été enregistrés l’an dernier. Ont été recensés des vols, des piratages, des sabotages, des audits abusifs pour obtenir des informations secrètes, mais aussi des tentatives de prise de contrôles pour déstabiliser l’adversaire ou des pressions sur les fournisseurs pour qu’ils cessent de livrer le concurrent, des débauchages de personnels, etc.

La guerre économique est sans pitié. C’est pourquoi, l’une des missions d’Olivier Buquen est aussi d’aider les entreprises victimes à exercer des poursuites contre leurs «agresseurs». Et si nécessaire, avec l’aide du renseignement intérieur (DCRI), du renseignement extérieur (DPSD) et de la gendarmerie. «Pour les entreprises nous faisons beaucoup de sur-mesure» assure Olivier Buquen. »

Radio BFM.com : 14 février 2011

« Entretien avec le président de Butler Capital Partners sur l’espionnage industriel et l’intelligence économique.

  Hedwige Chevrillon : On a parlé de vous il y a peu de temps parce que vous avez pris une participation dans les casinos Partouche. Là vous venez de prendre le contrôle de l’Agence pour la diffusion de l’information technologique, l’ADIT. Quel est le statut de cette agence ?   

  Walter Butler : Elle appartenait à l’Etat à hauteur de 100 %. Il y a eu une première tentative de privatisation, d’ouverture du capital, il y a quatre ans, à hauteur de 34 %, qui n’a pas abouti. L’Etat a ensuite relancé le processus et nous a choisis pour reprendre les deux tiers. L’Etat garde l’autre tiers du capital avec des droits de gouvernance particulière.  

  Pourquoi cette acquisition, qu’est-ce que cela apporte à votre groupe dont les participations sont très diverses, de France Champignon à la SNCM, en passant par Partouche et BBDP ?  

 Comme tous les investisseurs de nature financière, notre portefeuille est toujours très diversifié. Nous ne sommes pas dans une logique de groupe industriel de secteur, mais de projets d’entreprises que l’on va chercher à accompagner.  

 Dans le cas de l’ADIT, qui est le leader en France de l’intelligence économique, le projet consiste, dans les cinq années à venir, à multiplier par deux ou trois la taille du groupe. C’est un secteur en très forte croissance, stratégique pour les grandes, petites et moyennes entreprises.  

 C’est très important, on l’a vu notamment avec les affaires Wikileaks, Renault… On voit à quel point la sécurité des systèmes, des informations des entreprises est un élément fondamental dans la guerre économique qui se joue tous les jours.  

  Avec ce qui se passe chez Renault, on voit que l’espionnage industriel est quand même un milieu très particulier. Est-ce que vous avez une philosophie pour éviter de tomber dans cette guerre d’espions à laquelle on assiste actuellement ?  

 C’est un milieu très particulier comme vous dîtes, qui ne peut fonctionner que grâce à une éthique absolument parfaite, ce qui est le cas de l’ADIT telle qu’elle fonctionnait. Je pense que c’est bien que l’Etat garde une part importante de la gouvernance, nous sommes dans un bon système de répartition du capital.  

 Quand l’Etat vend plus de la moitié de l’Agence au secteur privé, c’est pour lui permettre de se développer sur le plan européen. C’est vrai qu’il est difficile de faire une acquisition en Allemagne ou dans les autres pays en ayant l’Etat français actionnaire à 100 %. C’est d’ailleurs la raison principale raison de cette privatisation. Mais c’est bien que l’Etat reste, parce que c’est un secteur stratégique pour l’économie. »

La Montagne : 14 février 2011

« L’ancienne première ministre de François Mitterrand s’occupe aujourd’hui d’intelligence économique et dispense ses conseils aux PME pour exporter leurs produits en toute sécurité et efficacité.

Pour ce faire, Édith Cresson a créé un cabinet de consultation-conseils en matière d’intelligence économique. »

 

La semaine juridique : 17 février 2011

  « Conseil national des activités de sécurité privée (art. 31). - Il est créé un Conseil national des activités de sécurité privée (titre II bis dans L. n° 83-629, 12 juill. 1983).

  Intelligence économique (art 32). - Il est inséré dans la loi n° 83-629 du 12 juillet 1983 des dispositions concernant l’activité privée d’intelligence économique (art. 33-12 et s.) : « En vue de la sauvegarde de l’ordre public, en particulier de la sécurité économique de la Nation et des éléments essentiels de son potentiel scientifique et économique, sont soumises au présent titre les activités privées de sécurité consistant dans la recherche et le traitement d’informations sur l’environnement économique, social, commercial, industriel ou financier d’une ou plusieurs personnes physiques ou morales, destinées soit à leur permettre de se protéger des risques pouvant menacer leur activité économique, leur patrimoine, leurs actifs immatériels ou leur réputation, soit à favoriser leur activité en influant sur l’évolution des affaires ou les décisions de personnes publiques ou privées ». Des sanctions pénales sont prévues en cas d’exercice illégal de cette activité réglementée (L. n° 83-629, 12 juill. 1983, art. 33-16). »

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